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Emotions, humeurs et sentiments chez les hypersensibles

Emotions, humeurs et sentiments chez les hypersensibles

" Le ressentiment est une façon de diluer sa colère, de l'étaler dans le temps. Mais, du coup, d'en mettre partout dans notre vie, le mouvement naturel des états d'âme étant de s'étendre et de prendre toute la place disponible en nous".
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Christophe André

Témoignage d'hypersensible

« J’ai fait une grosse dépression l’année dernière, suite à un déménagement qui ne s’est pas passé aussi bien que je l’espérais… Mes espoirs de changement de vie se sont avéré plus difficiles que ce que j’avais anticipé et j’ai dû affronter les conséquences de mon choix sans avoir le droit de m’en plaindre, puisque j’avais ce que je désirais…

J’ai convaincu mon mari de quitter la région parisienne pour nous installer en Bretagne région qui m’a toujours fait rêver et dont est originaire ma famille.

Rapidement, j’ai été envahie par un sentiment de culpabilité intense, notamment parce que mes enfants ont eu du mal à s’intégrer dans leur nouvelle école, à créer des relations, et m’en ont beaucoup voulu … Je me suis sentie responsable de tous leurs problèmes, et, en même temps, je les trouvais injustes de ne pas voir tout ce que faisais pour eux …

Ce sentiment douloureux et durable m’a empoisonné l’existence pendant de longs ois et m’a empêchée d’entreprendre quoi que ce soit. Plutôt que de trouver des solutions pour améliorer notre nouvelle vie, je ruminais les mêmes pensées en boucle, toute la journée… jusqu’à ce que ma mère me donne le numéro d’un thérapeute et me force presque à l’appeler. Il m’a permis de faire le tri en décomposant ce sentiment de culpabilité.

J’ai compris que c’était une colère que je retournais contre moi. En prenant conscience des émotions distinctes qui se mêlaient en moi et des pensées automatiques qui s’y ajoutaient, j’ai réussi à les faire quasiment disparaître ! »

Un peu de théorie

L'émotion sensible : une réaction courte et passagere

Les passions ont longtemps suscité une méfiance, voire une réprobation franche des philosophes, qui les ont considérées comme rivales du seul objet digne d’intérêt : la raison. Parce qu’elles étaient suspectées de pervertir l’homme, de l’éloigner du droit chemin – que ce soit celui de la vertu ou d’un chemin plus spirituel -, les passions humaines n’ont pas suscité de grandes recherches scientifiques avant longtemps.

On est alors loin dans le temps de la reconnaissance de la sensibilité comme talent ou compétence … alors que dire de l’hypersensibilité !

Encore aujourd’hui, il nous est même difficile de définir simplement ce qu’est une émotion, d’établir une distinction claire entre les émotions, les sentiments et les humeurs….

Heureusement, les mentalités ont évolué et les philosophes psychologues mais aussi les pédagogues et les neurosciences se sont enfin penchés sur cette épineuse question …

Ainsi, nous pourrions dire qu’une émotion, énergie en mouvement, est un affect que l’on ressent suite à un événement déclencheur, clairement identifié, et qui s’accompagne d’une réaction physiologique, agréable ou désagréable.

Plus ou moins intense, l’émotion est brève -quelques minutes tout au plus – et ne s’inscrit pas dans la durée.

La psychothérapeute Isabelle Filliozat distingue 3 temps de l’émotion :

  •  Tout d’abord, le sujet perçoit le stimulus, ce qui déclenche une charge émotionnelle avec une libération hormonale.
  • Ensuite, le corps réagit à son tour et se met en tension, pour se préparer à l’action et proposer une réaction appropriée.
  • Enfin, le dernier temps est celui de la décharge qui consiste à exprimer l’émotion (par des larmes, du rire, etc…) afin de retrouver l’équilibre initial.

Le sentiment de l'hypersensible : l'interprétation subjective d'une émotion

Alors que l’émotion est une réaction physiologique et affective à une stimulation extérieure, courte et passagère, le sentiment est l’interprétation que l’on fait de cette émotion.

Les hypersensibles ayant des émotions plus intenses et riches en terme de nuances, les sentiments sont donc aussi exacerbés.

Selon la définition du Larousse de psychologie, les sentiments sont « un état affectif complexe, combinaison d’éléments émotifs et imaginatifs, plus ou moins clair, stable, qui persiste en l’absence de tout stimulus ».

Le sentiment est donc bien plus durable que l’émotion et s’inscrit dans le temps, parfois plusieurs heures, plusieurs jours, des semaines, des mois des  années !! Contrairement à l’émotion, le sentiment existe même lorsque l’élément déclencheur n’est plus là. Ainsi, je peux ressentir une profonde tristesse suite à la perte d’un être cher, bien après que j’ai appris son décès…

Ensuite, alors que l’émotion est automatique et spontanée, le sentiment est un mélange complexe entre plusieurs émotions, ou entre des émotions et des pensées qui s’y rajoutent. La raison se mêle à la passion !!

Le sujet prend conscience de ce qu’il ressent et en fait une lecture singulière en fonction du contexte, de sa personnalité, de son histoire, de son imaginaire.

Par exemple, comme dans le témoignage du début de cet article, une personne souffrant de dépression peut ressentir un puissant sentiment de tristesse qui envahit tout son monde intérieur sensible, l’empêche d’agir en lui donnant l’impression d’être incapable d’aller mieux. Parce que les sentiments sont plus diffus, ils peuvent donc prendre une place considérable dans notre existence, particulièrement chez les hypersensibles !

Les humeurs sensibles, un état général sans cause identifiée

L’humeur est un état plus léger que le sentiment. Elle s’installe progressivement et donne une teinte à notre vécu pendant un temps plus ou moins long (quelques heures à quelques jours). L’humeur peut être elle-même saturée d’émotions.

Ainsi, une personne de bonne humeur peut éprouver des bouffées de joie, d’exaltation ou d’excitation.

Ce terme d’humeur que l’on utilise communément pour évoquer rapidement, et sans aller dans les détails, notre été général, décrit une impression d’ensemble sur ce que l’on ressent intérieurement.

Il permet de ne pas trop s’épancher sur soi – par pudeur ou simplement parce qu’on ne le désire pas – tout en apportant une réponse acceptable lorsque l’on est dans un mauvais jour …

Contrairement aux émotions, l’humeur n’est pas directement liée à un stimulus extérieur, ni à un élément déclencheur déterminé. Bien souvent, nous sommes de bonne humeur sans connaître le motif de cet état joyeux, pas plus que nous ne sommes capables d’expliquer pourquoi tel jour nous nous sommes levés du mauvais pied …

La cause de l’humeur n’est pas clairement identifiée et cette dernière n’est pas dirigée contre un objet ou un personne.

Je peux être de mauvaise humeur et donc désagréable avec les personnes de mon entourage, sans pour autant qu’elles soient responsables de mon état !

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Je t’y attends pour partager au travers de témoignages, expériences, connaissances théoriques et pratiques sur le monde magique des atypiques hypersensibles !

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